Centre de Recherche International Voi Analyse

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Colloques 2022-2023

Colloques CRIVA (Samedi 13h-22h)

Ces colloques se tiendront en "ZOOM", à l'issue de chaque colloque, vous aurez accès-dans les mois qui suivent- à l'enregistremment vidéo et/ou audio.

Les membres du CRIVA auront accès aux textes laissés par les intervenants.

Ces colloques donneront lieu à des Actes, édités pour une part, disponibles en ligne d'autre part, dans les mois qui suivront leur déroulé.

Pour vous inscrire à un de ces colloques  ou avoir accès au programme de celui-ci (dès qu'il sera  disponible, généralement dans les deux mois qui précèdent..),il vous suffit de cliquer sur l'intitulé de celui-ci pour demander votre inscription, les modalités d'inscrition finales vous seront envoyées par mail.

 

 

La voix chorégraphique

Colloque CRIVA Samedi 3 Décembre 2022, 13h00

Voix chorégraphique flyer 01

 

Programme prévisionnel, des changements sont susceptibles d'avoir lieu

13h00 OUVERTURE ● Et la voix s’est faite chair

Claire GILLIE : Et incarnatus est ; le fruit vocal défendu
KONSTANTOPOULOS Emmanouil : La chorégraphie œdipienne et les voix de la “fin des civilisations”

14h TABLE RONDE 2 ● Corps couveuse

Fabienne RAMUSCELLO : Territoires de l’invocation dramaturgique
Silvia FERREIRA : La voix et le chant dans la parole de la mère
Elisangela Maria DA SILVA : Corps Langage ; la berceuse comme invocation musicale
ValérY MEYNADIER : La voix comme lieu vocal quand bébé vient au monde !

15hTABLE RONDE 1 ● Et le corps se fait (é)motion vocale

Mauricio MALISKA : La voix qui danse
Izabel SZPACENKOPF : Rap ; une chorégraphie du désir et de la reconnaissance
Lysiane LAMANTOWICZ : La voix qui fait bouger les corps
Rachel RANGEL : Vérité ou mensonge ; La voix qui danse
Françoise MOSCOVITZ : Ohad Naharin ou la voix du corps

16h15 DISCUSSIONS

16h30 TABLE Interlude ● Volutes parlantes à portée de souffle

Marie MATUSSIÈRE : Cri du corps
Stella SIECINSKA : Ré-accorder le corps, les rouages de l'articulation
Pauline DALIFARD : En déséquilibre
Adrien SCOATARIU : Souffleur de vers
Magali ROUMY AKUE : Dess[e]in d’Interprét•Aa•ction

17h30 DISCUSSIONS
18h TABLE RONDE 3 ● Voix (a)Graphées au Chœur

Claire GILLIE : Voix enCordées au Graphe du désir : « cinétique signifiante »
Paul-Laurent ASSOUN : Donner de la voix en chœur : le corps vocal et ses maîtres
Laura PIGOZZI : De la Choreia au bal-chant (belcanto) de San Vito
Dominique BERTRAND : La voix du Coryphée

19h30 TABLE RONDE 4 ● Entre jaculations hypnotiques et sortilèges envoûtants

Zorka DOMIC : La voix du leader ; de la fascination à la domination
Everton SOCCOL : La voix de Dieu : la performance de la loi
Uriel SANCHEZ : Sortilèges, corps et écriture ; une lecture possible contre l’impossible
Aude CHALAVOUX : Murmurations
Claude MAILLARD : De quelle figure préfigure l’infigurable… …

20h40 DISCUSSIONS
21h POSTLUDE ● Dislocations invocantes à corps perdu

Adriana VARONA : Pulsion invocante et technologie ; la voix de L’homme augmenté
Véronique TRUFFOT : La danse des voix pour faire entendre le chant des corps
Olivier COURTEMANCHE : “Alors quelle importance le nom du bal perdu”
ValérY MEYNADIER & Dominique BERTRAND : Entre deux eaux

 

 

 

 

La voix des peuples originaires

Colloque CRIVA BRASIL ,Samedi 6 mai 2023, 13h00

  

 

Présentation par Mauricio Maliska

 

 

Tutoriel d'inscription

 

 

TITRES DES AUTEURS COLLOQUE VOIX À TEMPS ET CONTRETEMPS

Claire Gillie : Tempo vocal, Contrepoint invocant

Qu’est-ce qu’il arrive à la voix mise à l’épreuve du temps ; de même que le corps affronte son inscription dans le réel du temps, comment la voix s’en accommode-t-elle ou détourne-t-elle l’impératif de s’y soumettre ? Et si la voix connaît les vicissitudes du corps soumis à la traversée du temps qui passe, il nous faut interroger la pulsion invocante, cette pulsion inaudible qui pulse dans les coulisses de la voix et la parole, en nous demandant si elle peut être mise à l’épreuve du vieillissement de l’usure ? Comment le tempo vocal et son contrepoint invocant participent-ils de la division du Sujet ? Comment nous mettre à l'écoute du tempo de la voix et son contrepoint invocant, surtout quand le refoulé mène la cadence ?

En échappant à la linéarité du temps qui passe, quels sont les contretemps qui interfèrent, offrant au sujet invocant des échappées belles pour peu qu’il s’en empare ? Comment la psychanalyse en accuse-t-elle réception, elle qui s’est faite la spécialiste du Temps psychique, an-historique, indépendant du temps historique et chronologique, hors-temporalité pour ne pas dire anachronique ? Temps du trauma où le sujet n’est jamais contemporain de son histoire, temps de la répétition qui nous fait bégayer sur l’anacrouse de notre histoire, temps de l’après-coup, qui nous prend par surprise et s’écrit comme un da capo renvoyant aux temps de l’avant, etc.

La voix et le temps vont donc se conjoindre à ce colloque, pour dialoguer et nous faire dialoguer autour de leur inscription éphémère et volatile dans l’instant … alors que l’histoire – petite et grande – témoigne de leur survivance, de leur permanence, au-delà de l’ensablement opéré par le refoulement. 28 intervenant•es nous convoquent à conjuguer la voix, les temps et leurs contretemps, avec les âges de la vie et la temporalité psychique du sujet de l'inconscient. Nous voilà donc mobilisé•es à traverser les temps de voir et de comprendre, avant que la hâte ne s'impose, en suivant les variations de tempo, d'une intervention à l'autre.

Gilles ANQUEZ : " Le temps de la synthèse vocale - la machine du désir ou le désir de la machine ? "  (intervention à 18h00)

Le propos serait celui de se demander de quel désir s'agit-il lorsque la machine reproduit les inflections prosodiques d'une voix "sans corps" "hors corps", "hors du temps du corps", dont l'origine n'est pas le corps parlant du sujet mais le corps parlant du sujet tel que la machine l'écoute et l'entend.

 Ainsi pourrait-il être là question d'une voix à contre temps du corps, d'une voix ressuscitée par la machine, portant un désir tout aussi artificiel que son intelligence ?

Véronique ARNAUD BOUTRY :  Voix du passé, Voix dépassées ?

Selon les astrophysiciens, il existe un temps différent pour chaque point de l’espace et cette multitude de temps engendre la danse du monde. Tandis qu’au carrefour du contretemps se love le temps propre du sujet. L’« Être parlant » se définit d’être  un « Être au temps ». Entre histoire, mémoire, traces, oublis … et processus inconscients intemporels et a-temporel. Entre héritage, transmission,  paroles entendues et habit poétique du langage.  Entre ce qui du sexuel le traverse dans ses effets de construction d’après-coup et ce qui achoppe, quitte à se faire réel hors champ. Des voix du passé qui s’y campent, aux voix dépassées, une affaire de « Contre-Temps »  ou juste  à Temps , le Temps d’un passage  ?

Marcela ASSOUN : Le hors temps du délire 

Le thème abordé fait naturellement résonner deux modalités contrastées de la temporalité et sa résonance dans la voix . Or, concernant le temps en sa dimension inconsciente, la position de Freud prend une importance particulière, Lacan suggérant paradoxalement que la psychose « n’a pas de préhistoire ». Il est ainsi inévitable d’introduire la notion de « l’après-coup »,  cette déroutante logique temporelle à laquelle Freud nous initie lors du traitement des événements dans la formation du symptôme .

     La voix et le phénomène des commentaires hallucinés viennent au premier plan pour évoquer « l’automatisme » qui convoque la notion du « présent réitératif», aux dépens du sujet. Ce sera l’occasion  de mettre au travail « l’homonymie » (Lacan) du « déjà vu » et du « déjà raconté » (Freud), donc le présent comme s’imposant au sujet à contre-temps répétitif dans « l’automatisme mental » (Clérambault).  « Hors temps » en ce sens.   

Paul-Laurent ASSOUN : Âges de la vie et “contre-temporalité” vocale

Camille BERTIN : La voix : boussole de la métamorphose

La voix, celle qui nous identifie et nous lie en même temps. 
Le temps, lui, défile. Des générations se succèdent, tandis que certaines bandes vibratoires demeurent, et... se transmettent.
A travers ce chemin de maux, d'anniversaires et de mots, quel sens donne-t-on au temps ?
Ces résonances qui perdurent pour donner vie à cette boussole qui nous anime et nous définit.

«C’est fou, j'aurais cru entendre ta mère. Tu as la même voix.»

Dominique BERTRAND : Articuler le temps qui va avec le temps qui vient

Lorsque Sergiu Celibidache témoigne du fait que c’est la dernière note de l’œuvre musicale qui donne sens à toutes celles qui la précèdent, et que c’est en cette conscience que la direction d’orchestre peut déployer toute la profondeur de l’œuvre, il offre une métaphore de ce double rapport au temps ouvert par le désir, qui place le psychisme à la croisée des temps.

Philippe BOURET en dialogue avec Claire GILLIE  : Ma deuxième bouche a connu la mort de son vivant

Il était temps de rencontrer Philippe Bouret et de lui donner voix et parole, après qu’il ait été une écriture pour nous, lors d’un certain Voyage d’hiver qui n’aurait pas fait rougir Schubert. Car son livre « La deuxième bouche » est venu nous percuter, porté par ma voix, lors du dernier colloque Voix ChoréGraphique.  Rappelez-vous son appel, dont les accents consonnent si étrangement avec les chemins de pensées du CRIVA : Crier Ecrire écumer/ le chemin de côte / Attaquer/ la Falaise effritée du Dire. Lui qui a l’art de « bricoler l’instant », à bout de plume, d’encre et de tonalités inédites, nous l’avons donc invité ici à s’inscrire dans le temps d’un Dire surgi de la rencontre. Il va donc s’agit de se lancer sans filet, avec pour tout filet celui de la voix, dans ce pas de deux d’un dialogue avec Claire Gillie. Car d’un mot à l’autre, d’une voix à l’autre, avancer en aveugle dans la voix muette de structure, laissent se dessiner des entrelacs conceptuels. S’aventurer dans ce treillis entre la poésie, la voix et le temps, c’est laisser le chant (champ) libre à cette Voix toujours spectrale qui vient prendre d’assaut nos lèvres pour tenter d’y sculpter quelques mots. Oser un en-deçà originaire de la voix humaine, s’y risquer au-delà du dire, se donner le « là » comme boussole, pour se dire d’avance que s’aventurer ce n’est pas au risque de la perte.

De nos deux voix, la deuxième bouche s’anime, elle qui a connu la mort depuis le vivant de son commencement, de ce lieu d’où ça s’écrit. Un tissage est alors possible entre l'écriture et la séance analytique, du côté de la voix du sujet qui écrit... ou de la voix qui « dé-Cri » le sujet. 

Comme en séance, il s'agira de se laisser traverser par ce qui émerge d'une page blanche/ divan, « prendre la mesure du temps à l’envers »... et que s'ouvre l'inédit d'un dialogue sur la ligne de crête des associations...

Ingrid CHAPARD : La voix du rituel : a-préhension et préhension 

Olivier COURTEMANCHE : Des piliers de la création au temps éternel...

La voix passe temps

A propos de cette « voix à temps et contretemps » pour s’en approcher au plus près, on pourrait déjà commencer par se demander si la voix n’existerait pas seulement qu’en tant que récit. Le récit d’un long et périlleux voyage à travers le temps. Ainsi la voix n’aurait pour ainsi dire, rien à envier au voyage que fait la lumière avant de nous parvenir.

Ce voyage peu ordinaire à travers le temps se ferait uniquement à partir d’évènements passés. Certains d’entre-deux seraient même imprévus, inattendus pendant que d’autres résisteraient à quitter le lieu de leurs origines. Ces évènements et leurs écoulements sur le flux du temps produiraient entre eux une énergie.

Ce voyage apparait alors comme la clé d’une odyssée.

« La voix à temps » qui traverserait naturellement ce milieu temporel infini, cet espace vide et libre et qui a priori ne connaitrait ni commencement ni fin, se ferait à partir d’une prise de mesure sur cette surface étendue infinie. Une dimension qui correspondrait à une durée, à un temps donné. Et quant à cette durée, elle ne serait que la prise en compte de la succession de la somme d’évènements qui se seraient déroulé dans le passé. Son mode d’existence et la présence au monde correspondrait alors à un ordre rythmique. Il répondrait à une logique naturelle, capable de franchir le mur du son grâce à une énergie accumulée.

Mais avec tous ces éléments, ces contractions temporelles que se passerait-il avec cette « voix à temps et contreTemps », si à « contre-ario » la voix à temps venait à s’accorder sur une autre voix pendant la durée du voyage ?

Et que pourrions-nous alors entendre de cette symphonie, de ces deux voix jouant maintenant ensemble sur la même partition mais s’accordant sur des rythmes et des modalités différentes ?

Cette autre voix en s’intercalant à la première incarnerait-elle la production d’une autre sonorité, et d’une autre chose ? Dégageant une matière, celle de la dissonance, présente dans l’atmosphère donnant la chaleur intérieure à la voix.

Serait-elle aussi connue pour être la voix venue d’un autre temps, d’un « temps autre » ? Celle d’une autre modalité, d’un autre rythme, d’une autre température et aurait-elle ainsi un autre rapport à la conscience, et au temps que « la voix à temps » ? Serait-elle à l’origine d’un temps qui ne connaitrait pas lui-même le temps.

Tous ces accords arythmique et adimensionnel entre ces évènements disparates, seraient-ils parfois la cause et le chahut repéré sur le rythme logique de la temporalité attendu ? Ce nouveau rapport au temps, cette nouvelle mesure sur cette partition psychique faite à partir de signaux vocaux détectés sur une même boucle vocale, permettrait-elle de conclure que cette « odyssée spatiale » jouée sur des temps autres répondraient alors à d’autres lois, à une autre logique mathématique et physique permettant de comprendre d’autres structures ?

Cette nouvelle logique à partir de transferts demanderait pour être entendu lu et déchiffré un savoir complexe et subtil, celui de l’interprétation ? Serait-il ainsi au-delà des simples lois scientifiques ?

De facto « le contreTemps », ce « contre ario » indiquerait peut-être l’existence d’un autre lieu possible sur l’espace-temps infini de la voix ? Un lieu où s’originerait possiblement une autre présence ?

En rêvant un peu, en voyant cette image si interpellante et questionnante des « piliers de la création » formation de la matière et de planète dans l’espace, image prise par au télescope depuis l’espace à 7000 années lumières... je me suis demandé si à propos de voix, nous pourrions aussi espérer avoir une image vocale avec autant de nettement pour la voix et de son origine le temps ?

De sa composition sonore, faites de temps et contretemps, cette navigation dans cet espace-temps infini, appelé peut-être aussi « Éternel », cet incubateur que pourrait être la voix serait porteur de récit du corps, une instance « imaginaire ». Et la voix au fond, ne servirait-elle pas tout simplement à faire passer le temps ? A nous aider à faire que le temps passer ? Que tout puisse passer. Même quand quelque chose ne pouvait pas passer ?

Il nous servirait un peu de passe-temps ?

Sachant faire distraction quand les évènements rencontrés pendant le voyage n’étaient pas toujours ceux espérés, certains étant même vides, d’autres travestis, non-identifiables, intraduisibles mais ne comptant jamais pour rien dans une mesure. Le transfert pendant le voyage ne servirait ainsi qu’à donner existence ou recherches à ces évènements perdus dans le temps grâce à une écoute adaptée à cet univers vocal ?

Et cette « voix à temps et contretemps » ferait-elle entendre une musique, le transfert du flux sur des ondes, d’un autre temps que le temps lui-même.

Musique des corps, des sphères... harmonie espérée du monde.

Claire GILLIE : Du cantus firmus au contrepoint fleuri : variantes invocantes de la cure-type 

L’intitulé que j’ai choisi pour mon intervention sonne dans sa première proposition comme un court traité musicologique : du cantus firmus au contre contrepoint fleuri. Je le traduis « Du chant ferme au contrepoint fleuri » ; le cantus firmus étant un procédé d’écriture musicale à une voix chantée en notes longues, et le contrepoint fleuri le rajout d’une seconde voix mélismatique à cette première voix, écrit en notes brèves et rapides, marquant là de son irruption l’invention de la polyphonie.

Mais quel est donc le rapport entre ce passage du cantus firmus au contrepoint fleuri, avec la deuxième partie de mon titre : variantes invocantes de la cure type. Vous l’aurez reconnu : « Variantes de la cure type », c’est le titre donné par Lacan le 3 février 1955 à une conférence donnée devant les Médecins des hôpitaux psychiatriques et qui sera publié dans l’encyclopédie médicochirurgicale… avant d’être supprimées de l’EMC en 1960, puis réédité dans ses Écrits.

Variantes se rapproche du mot « Variations » qui est un procédé musical pour créer des versions variées d’un thème selon plusieurs critères d’écriture musicale.

Ecouter avec l’oreille freudienne c’est entendre au cours d’une séance - mais également d’une séance à l’autre - des thèmes fondamentaux qui reviennent, des cantus firmus qui se déploient dans la double temporalité du temps chronologique, mais également du temps logique, et qui donnent à entendre les processus à l’œuvre. Écouter avec l’oreille lacanienne, c’est entre autres repérer des signifiants souches, couverts par tout ce que Lacan appelait le bla-bla, mais aussi offrant une constellation de signifiants métaphoriques et métonymiques. Il me semble que l’analyste offre à la cure une écoute stéréophonique, écoutant en même temps la teneur du cantus firmus, et les constellations associatives, métaphoriques et métonymiques du contrepoint fleuri. Et livrant pour chaque analysant les Variantes invocantes d’un Dire, appels au transfert pour qu’ « une psychanalyse, type ou non », soit « la cure qu’on attend d’un psychanalyste ».

Ghilaine JEANNOT-PAGES :  Le a-temps du cri de l’infans, le contretemps de la voix maternelle, le hors temps du dire

"contretemps maternel... si le sujet est a temporel, sa construction suppose qu'initialement, la mère ait pu ménager des contretemps suffisants afin que puisse se produire la faille nécessaire à la survenance du désir. Cela ne suffit cependant pas à en garantir la vivacité, dès lors que la disparition prématurée d'un parent suspende l'appel à cet autre, renvoyé à un temps traumatique, figé, conjugué dans cette forme contrariée du futur antérieur".

Emmanouil KONSTANTOPOULOS : Synchroniser la voix et le temps: instances, insistances, résistances 

Qu’entendre de cette proposition ? « Synchroniser la voix et le temps ». Cette proposition déjà fait l’hypothèse que temps et voix ne sont pas d’emblée synchronisés. Et pourquoi fallait-il qu’ils en soient ? Puisque « parler » ne va pas tout seul. Pour que ce qu’on pourrait définir comme « sujet né » puisse parler, devenir parlant, avoir une voix, il faut qu’il abandonne toute une jouissance de rester muet. La voix n’est qu’un objet psychique que l’on investit en dehors de tout conditionnement. Le temps est l’« ébauche » la plus archaïque et la plus inconsciente puisque ça fait jouir le monde entier du commencement. Avant le début du commencement c’était le temps de l’a-chronicité et de l’a-topicité. C’est-à-dire qu’avant le commencement il n’y avait rien à synchroniser et le temps (chronos) n’était qu’une « lalangue prometteuse » caractérisée, comme le Topos, par le a-privatif. Chaque fois que la voix soit investie par celui qui parle ou par celui qui entend « passe obligatoirement » par la jouissance de cet a-privatif. Cela ne doit être approché que par ce qu’on définit par instance psychique via l’acte inconscient duettiste de résister et d’insister.

Lysiane LAMANTOWICZ : Anachronisme des voix de l’interprétation

Qui parle dans l'interprétation ? De quelle voix s'agit-il ? La voix du passé réactualisée dans l'après-coup ? La voix du présent dans le transfert mise en scène dans l'espace de la séance qui transforme le temps en espace et qui fait dire que l'inconscient est atemporel ? La voix du futur comme potentialité de dépassement de la jouissance, voix de l'aléatoire qui sort du déterminisme de la compréhension et qui cherche à se réaliser dans ses potentialités ? Temps retrouvé ou temps créé ?

Uriel LIMA SANCHEZ : L’être et le temps / Le non-être (désêtre) et l’intemporalité du discours de l’inconscient

Martin Heidegger est considéré comme l'un des penseurs les plus influents et le philosophe le plus important du XXe siècle. Sa remise en question de la tradition philosophique, la soi-disant destruction de la philosophie, a fait reculer la pensée occidentale en exposant une question qui n'avait pas reçu de réponse, mais qui était considérée comme allant de soi.

On sait que Jacques Lacan a été très influencé par la pensée de Heidegger, il s'est même dit à un moment donné heideggérien, mais le cours des développements théoriques de Lacan l'a fait se détacher de la pensée de Heidegger, faisant de sa proposition théorique une subversion plus radicale. Si pour Heidegger il y a le dasein, défini par sa finitude, sa temporalité, pointant vers une ontologie, Lacan contre-propose le désêtre et des nomenclatures différentes sur le temps et la temporalité, pointant vers une anti-ontologie.

Claude MAILLARD : Le corps analyste

Mauricio MALISKA : La voix et le temps logique (12 minutes de présentation, environ.)

Dans ce texte, il s'agit de réfléchir à quelques articulations entre la voix et le temps logique. Nous partirons des définitions de Lacan du temps logique pour réfléchir à la dimension de la voix dans chacun de ces temps : instant du regard/écoute, temps pour comprendre/entendre et la voix au moment de conclure (voix/silence). À partir de cette articulation, on peut réfléchir à son effet sur la constitution du sujet et sur la clinique psychanalytique. 

Marie MATUSSIÈRE : Il était temps ! 

autobiophonie de contre-temps

Il était temps d’être
Ce temps étant
Le mien
Le vôtre
Le nôtre
Être à soi et être soi dans ses temps

le contre-temps du covid
le contre-temps de l’échec
le contre-temps de la voix
QUI AIMERAIT SE FAIRE ENTENDRE ET QUI EST COUVERTE PAR DES MACHINES À CAFE ET DES GENS ET DE LA MUSIQUE
LA VOIX QUI ESSAYE DE PRENDRE LE DESSUS ALORS !
GONFLE SES POUMONS ET PARLE HAUT ET FORT
EXERCICE DE DICTION DE O DE A DE VOIX

le contretemps est un temps offert
« Un fâcheux contretemps a retardé notre départ. »
il se fera plus tard DONC…le départ

C’EST LE SILENCE QUI FAIT LE TEMPS FORT
SILENCE =DU TEMPS 

“Mon petit oracle intuitif”
Carte tirée numéro 35:
ECHEC-
“On peut se relever d’une chute et même en tirer un apprentissage…
Echouer, c’est une opportunité pour se questionner, grandir et apprendre. Si tu n’essaie pas, tu ne te donnes pas la possibilité de réussir. Tu peux faire de tes difficultés une force: c’est le moment de te réinventer, de voir autrement, d’être plus combatif ou projeté vers une voie que tu n’imaginais pas forcément pouvoir emprunter. Les plus grands succès arrivent souvent après plusieurs déconvenues. Alors prends le risque d’échouer, car tu finiras par réussir et de façon encore plus grandiose.”

ValérY MEYNADIER :  Tout contre la porte du temps qui s’ouvre

Ci-dessous le titre & ce dont, en gros résumé, je vais parler- j'ai en souvenir le K d'une patiente à l'hôpital La Colombière, à Montpellier- où j'ai travaillé une année... Cette dame était diagnostiquée schizophrène... Elle était en hôpital de jour... Elle entendait des voix, qu'elle pouvait mettre en écrit- très brouillons, si mes souvenirs sont bons...

Les voix à temps- les voix normales contre les voix à contre temps- les voix qui ne pas nôtres & qui nous tiennent… Je suis en train de lire Jean Oury à ce propos…

Françoise MOSCOVITZ :  La petite musique de la cure ; quand le refoulé donne la cadence

Les voix sur le divan chuchotées, tremblantes , claires ou criées

Les tempo, les accents

Toutes ces voix refoulées qui font le rythme

Jim REDLER : Voix impérieuse, temps impératif ; se dérober ou se dépasser ? 

Magali ROUMY AKUE : Polyphonie des V•IX de paSIse-âge

Conception graphique mise en Voix par Charles GONZALES

Ce texte explore les sé-dits-ments de documents, de signes graphiques, artefacts symboliques, qui proviennent du passé et qui prennent voix sur le divan. Ces traces de discours qui s’expriment dans le langage, soumis au « point de capiton » s’appuyant sur l’effet de sens rétroactif.

Le terme polyphonie est utilisé pour son caractère sonore[1] et graphique[2] et pour sa dimension harmonique ou dysharmonique.

« paSIs e-âge » renvoie à la dimension temporelle et à la fugacité de la présence des êtres de passage, il renvoie aussi à la « passe » dans la jeune histoire du sujet mais aussi au moment du passage de l’analysant à l’analyste. Le terme est ponctué d’une fraction de SIs qui renvoie au Signifiant versus signifié et au point de capiton.

[1] Procédé d'écriture qui consiste à superposer deux ou plusieurs lignes, voix ou parties mélodiquement indépendantes, selon des règles contrapuntiques

[2] Qualité d'un signe graphique propre à représenter plusieurs sons différents``

Selim SAMI : Contre-temps du rapport à l’objet instrument : chut(e) et désir

En croisant notre regard entre le rituel de possession des Gnawas au Maroc et un atelier de musicothérapie auprès de patients psychotiques, nous découvrons que tous deux mettent en scène une chute du fait d’un contre-temps. Pour l’adepte, ce contre-temps se retrouve dans l’introduction, par le maâlem (maître musicien), de brèves coupures rythmiques mettant à l’épreuve le danseur. Pour le patient, c’est dans et par le rapport à l’instrument de musique organisé dans un dispositif d’improvisation que cette épreuve se jouera. Nous verrons comment cette chute indexe en fait un temps de « délibération interne » (Didier-Weill A., 1995) entre la voix du sujet et celle du surmoi : « chut… ! »

Selim Sami est psychologue clinicien, Docteur en psychologie clinique et Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’Université Nice Côte d’Azur. Il a réalisé une thèse de doctorat sous la direction du Pr. Jean-Michel Vives dans laquelle il a posé les bases d’une musicothérapie d’orientation lacanienne. 

Adrien SCOATARIU :  L’homme des sables, reflet d’un silence

Il y a un prélude à cette nouvelle histoire où une voix se fait tendre et entendre, celle d’un homme des sables en mouvance, voyageur intermittent de plusieurs corps qui se confondent dans une conversation à moitié vide pour faire le plein et où je m’adresse à mon reflet en forme d’une « Lise » qui trompe l’oeil; pulsion dévorante et introspection envoûtante d’un trait euphorique du romantique sur toile tendue, et qui délimite à tort ou à raison un « je » interdit.

Dans cette œuvre résonnante, je parlerai d’elle au fil du temps. Elle qui se loge à la frontière d’un grain de folie. Elle qui se manifeste en silence, inlassablement.  

Stella SICIENSKA : À contre-temps ; quand la voix s'échappe de la mesure

Parfois on se sent comme dépassé par le temps. Il nous prend de court, bouscule nos projets, remet en question nos certitudes,quand on se retrouve face à une attente provoquée par celui-ci. On est bloqué, piégé par cette cellule temporaire. On voudrait casser le temps et faire de celui-ci une étendu infinie, sans conséquence, sans limite.
La voix aussi a ses impératifs ; elle évolue et tente de dépasser les limites du temps et veut marquer, laisser une trace qui perdurera malgré cette course effrénée vers la fin. La voix voudrait sortir de la mesure du temps et s'étendre à l'infini... comment arriver à une pleine acceptation, en toute conscience et sérénité, en "lâchant prise", en "lâchant emprise"..., malgré le battement irrefutable du métronome ?

Véronique TRUFFOT : Voix masquée et éblouissement dans le bwiti fang : une parole hors-temps

Le bwiti fang est un rituel des ancêtres qui se pratique au Gabon. S’il a pour vocation de rendre visible l’invisible, il a aussi celle de redonner une voix aux entités – appelées les esprits ou les génies– soumises au silence. Chaque cérémonie réactualise le cycle, condensé en une nuit, de vie-mort-vie. La harpe sacrée, instrument central, est entourée et accompagnée de chants et de danses. C’est ainsi que peut s’établir la communication avec l’invisible. À l’instar des visages enduits de kaolin, pour être vus par les esprits, les voix sont transformées. Il faut donc agir et, paradoxalement, cacher, pour que se révèle ce qui se refusait à la perception. C’est toute une économie de l’éblouissement que le rituel mobilise en brouillant les sens mais aussi la relation à l’espace et au temps. Alors, le bwiti peut parler... À temps ou à contre-temps, mais toujours dans un autre temps... 

Ninon VALDER : Vivre-voix, la rose des sables de l’instant présent 

Voyager la vie à voix déployée, la voix capteur de l’infime et du merveilleux, de nos appuis à terre et de nos élans au ciel, de nos présences et nos absences lorsque le temps se présente ou s’enfuit. La voix qui se colore alors de chacune de ces expériences, se transforme et résonne, exacte et précise comme la boussole du présent.

Je serai à temps pour tous mes contretemps et ensemble nous ferons le rythme de la vie.

Adriana VARONA : Le chant du coq ; le rite et le passage du temps

Dans quelques rites, la présence de l’animal a une place importante. Ils participent aux rituels funéraires, servent à libérer le corps de l’ensorcellement, à provoquer certains phénomènes de la nature, comme provoquer la pluie en temps de sécheresse. Mais le coq attire mon attention, car le chant a une signification spéciale. Dans la religion catholique, le chant du coq est évoqué en différents moments, par exemple dans la résurrection et la trahison de Jésus. La présence du coq est un élément importé dans la réalisation de la crèche car, il annonce la naissance de Jésus.

On le trouve aussi dans la symbolique du Freg Shui. Le coq aussi, par ses caractéristiques propres, est devenu un animal de combat et son chant est interprété par les éleveurs comme un bon présage, car il peut révéler parfois quelques états : la peur, le stress, la joie. Un dialogue s’installe entre les chants des coqs et les hommes qui les élèvent. Il a une puissance symbolique pas seulement pour sa beauté, mais aussi pour sa façon de chanter ; et aussi parce que l’homme a essayé de construire un récit autour de sa façon et ses moments choisis pour chanter. Nous allons faire un parcours autour du chant du coq, et ce qu’il transmet à l’homme.

 

La voix à temps et contretemps

Colloque CRIVA Samedi 25 Mars 2023, 13h00

 

voix à temps

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Colloque CRIVA LaTE EK EP A Samedi 25 Février 2023, de 16h à 21h

La voix du surmoi

Attention, ce colloque initialement prévu le Samedi 11 février 2023 à 13h a été déplacé au Samedi 25 février de 16h à 21h

Ce colloque du CRIVA est coordonné par Cristina Jarque notre représentante du CRIVA pour l’Espagne. En lien avec CRIVA présidé par Claire Gillie, EK EP A coordonné par Emmanouil Konstantopoulos notre représentant du CRIVA pour la Grèce. Invité d’honneur : Mauricio Maliska, vice-président du CRIVA, représentant du CRIVA pour le Brésil, et membre d’honneur de LaTE.

L'accès est gratuit.

sourmoi

Pour vous inscrire et avoir accès au Zoom, dont l'identifiant 818 6875 5655, vous devez vous inscrire au préalable ci-dessous.

 

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